Le foot moins en vogue en Auvergne-Rhône-Alpes

Selon une étude publiée récemment par l'Insee, s'inscrire en club pour jouer au football serait moins à la mode. Un constat fait en pleine Coupe du monde et qu'il faut néanmoins nuancer.

Dire que le foot n'a plus la cote serait probablement exagéré. Ceci étant, une étude publiée ce jeudi par l'Insee tend à démontrer que le ballon rond est bien moins attractif qu'il y a quelques années dans la région.

 

Selon l'institut national de statistiques, en 2016, on dénombrait en Auvergne-Rhône-Alpes 249 890 licenciés de football. Par rapport à 2000, le nombre d'inscrits à la Fédération a eu tendance à stagner et enregistre même un léger recul (- 3 %). Parallèlement à cela, d'autres sports profitent d'une popularité croissante, à l'image du handball, dont le nombre d'inscrits a plus que doublé sur la même période. Le rugby, le volley et le basket enregistrent également de belles progressions dans ces sports collectifs de ballon (+ 26,  + 19 et + 15 %).

 

Ceci étant, ces chiffres masquent de grandes disparités régionales. Si l'on recense en moyenne 558 licenciés pour 10 000 habitants en âge de pratiquer (c’est-à-dire entre 5 et 49 ans) au niveau régional, ce chiffre varie de 422 dans le Rhône à 909 en Haute-Loire et même 951 dans le Cantal. Selon l'Insee, "ces écarts reflètent sans doute moins de réelles préférences sportives qu'une offre d'activité moins diversifiée en zone rurale. (…) Dans les zones urbaines, le manque de terrains et une demande excédentaire peuvent au contraire constituer des freins à la pratique encadrée."

 

Si le nombre de pratiquants n'est pas nécessairement lié à des choix, reste que la région est historiquement moins impliquée dans la pratique du football que la moyenne nationale. La proximité des Alpes et la surreprésentation des sports qui y sont pratiqués expliquent cette situation. Les départements les plus montagneux sont d'ailleurs ceux dans lesquels les nombres de pratiquants pour 10 000 habitants sont les plus faibles (Isère, Savoie et Haute-Savoie).

 

Le rôle prépondérant de la médiatisation

 

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer la perte d'attractivité du football. L'une d'entre elle est l'"effet de seuil", explique l'Insee. Mais la médiatisation grandissante d'autres pratiques sportives explique également ce recul. L'action des médias est évidemment prépondérante dans l'image des sports. En témoigne les excellentes performances largement médiatisées des handballeurs français ces dernières années. À l'inverse, l'Euro de football et la Coupe du monde ratés en 2008 et 2010 ont fait chuter le nombre de licenciés au football (- 15 % entre 2007 et 2012).

 

Une catégorie de footballeurs tire pourtant son épingle du jeu. Il s'agit des femmes. La pratique féminine a largement progressé, et ce, dans tous les départements d'Auvergne-Rhône-Alpes. Dans l'Ain, le nombre de licenciées a ainsi bondi de 245 % entre 2007 et 2016 alors qu'il y a 67 % de joueuses en plus en Haute-Loire, le département qui connait la progression "la plus faible". Dans le Rhône, les filles sont 207 % de plus en 2016 qu'en 2007. "Les joueuses de l’Olympique Lyonnais ont construit un solide palmarès et acquis une notoriété au niveau européen, qui contribue à la reconnaissance progressive du football féminin", fait remarquer l'Insee. Couplée à un intérêt médiatique grandissant, la pratique féminine du football ne pouvait que croître.

 

Il y a donc fort à parier que l'évolution du nombre de licenciés dans les clubs de foot de France et de la région évolue en fonction des résultats des Bleus. Si les coéquipiers d'Hugo Lloris parviennent à redorer le blason de l'Équipe de France, le foot français pourrait bien connaître un second souffle.