Le ton est donné : "on veut qu'Auvergne-Rhône-Alpes soit un modèle en France". En cette période de rentrée, l'insertion des personnes en situation de handicap refait surface. C'est à cette occasion que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (ARA), présentait son Plan régional du handicap, ce mardi. Et le programme est ambitieux.
Avec un investissement de 4 millions d'euros, la Région "ambitionne d'être l'une des plus inclusives d'Europe". "L'objectif, c'est que l'on soit un modèle là-dessus en France", a expliqué Laurent Wauquiez. Alors qu'Auvergne-Rhône-Alpes est seulement la seconde région française – après l'Île de France – à se lancer dans un tel programme, le président LR démontre la prise de conscience des élus en matière de handicap. "La Région, depuis trop longtemps sans doute, n'a pas fait un certain nombre de choses dans le domaine du handicap. Ça n'est pas son domaine de compétence (qui dépend davantage du département, ndlr.), mais je n'aime pas raisonner comme cela. (…) J'ai souhaité en arrivant (à la Région) qu'il y ait une élue dédiée à ces questions de handicap", a expliqué ce dernier.
L'innovation technologique au cœur du handicap
Après un peu plus d'un an et demi à la tête de la Région, Laurent Wauquiez a semble-t-il enfin décidé de prendre le taureau par les cornes. Assez de paroles, place à l'action. Et comme la question de l'innovation technologique est chère à l'élu Les Républicains, c'est sur cette option qu'il a décidé d'appuyer en grande partie son plan. "Je ne me vois pas faire quelque chose en matière d'innovation et dire “non, on va faire de l'innovation mais pas pour le handicap”", s'est justifié Laurent Wauquiez.
Et cela passera notamment par le renforcement du déploiement des robots de la société villeurbannaise Awabot. En 2014, l'entreprise de robotique fondée par Bruno Bonnell avait lancé en grande pompe son "robot lycéen", permettant aux étudiants hospitalisés de continuer à suivre les cours à distance, grâce à un droïde présent en classe et muni d'un écran et de caméras. La Région devrait ainsi rapidement mettre à disposition un robot dans chacun des douze départements du territoire. "Mais l'idée, c'est d'aller au-delà", a expliqué Sandrine Chaix, conseillère déléguée au handicap. "On va monter en puissance en fonction des besoins", a abondé Laurent Wauquiez.
Mais il ne s'agit là que d'un exemple. Ce plan régional va s'atteler à améliorer la situation des handicapés dans d'autres domaines. Les projets liés au handisport pourront ainsi bénéficier d'aides financières au même titre que les personnes nécessitant des véhicules spécialisés. Alors que la création d'une "Silicon Valley" européenne à la sauce Wauquiez est un souhait cher au président de région, l'école du numérique 101 intégrera par ailleurs une formation de codage en langue des signes.
La question de l'accessibilité sera aussi largement au cœur du dispositif. Et là, la terrible expérience de Lucie, qui avait vécu un calvaire à l'aéroport de de Roissy-Charles-de-Gaulle après la dégradation de son fauteuil roulant électrique, pourrait servir d'exemple. "Ce qu'on voudrait, c'est que ce qui a été le parcours du combattant de Lucie devienne un déclic", a précisé Laurent Wauquiez. Et d'ajouter que "notre premier chantier, c'est l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry". À ça il faudra ajouter la question des TER, qui sont de la compétence de la Région.
Pour mener à bien cette difficile mission d'insertion et de soutien aux personnes handicapées, Sandrine Chaix et Laurent Wauquiez vont créer un petit groupe de travail sur la question des transports. Une initiative qui pourrait être reproduite dans d'autres domaines liés au handicap et qui répond a priori à cette envie d'être "inclusif".