La nouvelle plainte surviendra trois mois après le non-lieu prononcé en mars dernier, quand la justice avait estimé qu’il n’existait pas de charges suffisantes pour ordonner la mise en accusation de Romain Farina, ancien directeur d’une école iséroise.
Pour rappel, l’homme avait été mis en examen en mars 2015 pour avoir abusé plusieurs dizaines d'enfants, au cours de sa carrière, dans des écoles de Villefontaine ou encore de Venissieux. Il le faisait durant les heures de classe, derrière un rideau, et se filmait même parfois durant ses actes.
Malgré le suicide de l'instituteur en 2016 à la prison de Corbas, les enquêteurs avaient découvert plus de 500 000 photos et 11 000 vidéos à caractère pédopornographique, permettant, pour certaines, d'identifier les victimes.
Ce mardi matin, l’avocat de la victime qui aurait subi les faits en 2003 alors qu’elle avait 6 ans, saisira le parquet général de cette plainte.
Pour l’avocat du parquet de Grenoble et sa cliente, le traitement judiciaire de l’affaire est "truffé d’incompréhensions".
En effet, Romain Farina avait été condamné en 2008 pour recel de diffusion d’images de mineurs à caractère pornographique. Mais, le parquet aurait omis d’inscrire le condamné au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Dans le cas contraire, l’Education Nationale aurait pris connaissance de la condamnation et les drames qui suivirent auraient pu être potentiellement évités.
Une expertise sur la victime aurait mis en évidence une dégradation de son état psychologique, nourri par l’absence de procès et un sentiment d’injustice. La plainte portera donc sur la "violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence" pour amener la justice à examiner les éventuels manquements qui ont contribué à cette affaire.