Ce lundi matin, alors que le gouvernement présentait une série de mesures après le Grenelle des violences conjugales, la région Auvergne Rhône-Alpes a souhaité, elle aussi, "apporter sa pierre à l’édifice". Laurent Wauquiez, président de la Région, a lui aussi dévoilé un projet.
L’ancien chef de file des Républicains a notamment promis l’ouverture de nouvelles places d’hébergement d’urgence pour les femmes battues. Au total, 300 logements seront proposés "d’ici deux ans", a ajouté Laurent Wauquiez. Pour le moment, les services de la Région proposent 117 logements pour les femmes battues sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes. Des femmes qui peuvent être accompagnées de leurs enfants dans ces lieux.
Pour financer ce "véritable maillage" d’après Laurent Wauquiez, le budget alloué à cette cause a été gonflé cette année de près de 700 000 euros, passant de 1 million d’euros à 1,7. L’année prochaine, il sera encore plus important avec 2 millions d’euros au total, toujours pour financer des logements. Des associations, comme "Groupe Action Logement" seront présentes dans ces espaces de vie pour soutenir les occupantes souvent fragilisées moralement et physiquement.
Pour appuyer plus encore le besoin de logements de ce type, Samy Kéfi-Jérôme vice-président aux Politiques sociales à la Région, a débuté sa prise de parole en énonçant toutes les femmes mortes sous les coups de leurs maris depuis le début de l’année dans la région, soit 15 femmes victimes de féminicides. Un moment criant de vérité durant lequel toute l’assemblée est restée silencieuse, gorge nouée. Des "faits graves, jamais dû à un trop-plein d’amour" pour l’élu, qui ne veut plus "que chaque citoyen se dise 'je peux agir' mais plutôt 'je dois agir'".
Pour cela, il évoque le principe de non-assistance à personne en danger qui pourrait être plus régulièrement utilisé, "car derrière ces femmes, il y a des amies, des proches, des collègues… Des morts peuvent être évitées". Une idée qui devrait être évoquée au printemps prochain puisque Laurent Wauquiez souhaite en effet organiser des assises des violences faites aux femmes.
"Pour protéger les femmes avant qu’il soit trop tard", le président de la Région compte aussi sur les sports de combat. En plus d’intervenir dans les lycéens, des partenariats ont été noués avec une trentaine de clubs sportifs de la région.
Certaines participantes ont ainsi la possibilité d’apprendre avec la Lyonnaise Anaëlle Angerville, championne de France FFKMDA Muay Thai et policière municipale à Décines. Présente dans l’Hôtel de Région ce lundi matin, elle déplore "devoir parfois faire face à des femmes qui ont peur" mais compte infliger un K.O aux violences conjugales, notamment en aidant des femmes à reprendre confiance en elles.