À 19 ans, Adrien souffre d'un lourd handicap visuel depuis sa naissance, un handicap qui ne l'a jamais empêché d'aller au bout des choses. Le jeune homme voudrait maintenant passer son bac, malgré les obstacles administratifs auxquels il se heurte depuis plus d’un an. Alors qu'il dit avoir pu bénéficier d'une "scolarité ordinaire et sereine", il explique des "les adaptations ne correspondent pas à ma situation".
Après une année 2018-2019 excellente puisqu'il a obtenu une moyenne de 16.74, l'étudiant explique son problème :
Au début de l’année scolaire, j’ai enclenché une procédure de demande d’aménagement des conditions d’examen, comme le prévoit la réglementation, avec l’objectif de pouvoir accéder aux épreuves du baccalauréat dans les conditions qui me sont indispensables.
Le rectorat de Grenoble ne m’a pas répondu officiellement. De façon informelle, ses services ont dit à mes parents qu’il était trop compliqué de proposer des adaptations, ma situation de handicap visuel ne s’inscrivant pas dans les normes prévues.
Son état visuel n'étant pas stable et pouvant se dégrader d'un jour à l'autre, il est impossible pour lui de prévoir le lendemain.
En juin 2019, les conditions n’étaient pas réunies pour me permettre de participer aux épreuves du baccalauréat. Et en septembre, malgré les interventions de mes parents, les seules adaptations proposées étaient obsolètes et ne correspondaient toujours pas à ma situation.
Adrien s’inscrit à nouveau en terminale au lycée Ella-Fitzgerald pour l’année 2019-2020. Mais il ne peut assister aux cours en raison de nouvelles interventions.
Nouvelles désillusions :
Les services du rectorat ont indiqué que ma situation était “trop spécifique” pour que soit pris en compte mon contrôle continu. J’ai bien été évalué en classe de terminale et je dispose d’un livret scolaire complet, mais pas durant l’année en cours, et je ne peux donc pas participer à la session de juin.
Se référant au décret du ministère daté du 27 mai, Hélène Insel écrit au jeune homme qu’il est impossible d’utiliser les notes de l’année 2018-2019, d’une part, et a fortiori “dans le respect de l’égalité de traitement des candidats qui sont dans une situation similaire”, d’autre part. Avant de lui conseiller de s’inscrire aux épreuves de remplacement prévues en septembre prochain.