Dans une interview pour le magazine So Foot, l’ex-arbitre et actuel président du district fédéral de Mayenne Nicolas Pottier déclare avoir porté plainte le 14 février dernier pour viol contre X et pour harcèlement sexuel et moral dans le cadre privé et professionnel.
Les faits remontent au 16 mai où il est arbitre assistant pour le match Grenoble-Nancy. Après ce dernier, Nicolas Pottier raconte avoir été drogué et abusé dans une chambre d’hôtel tandis qu’un membre de la Fédération française de foot, qui n’est plus en fonction aujourd’hui, faisait partie de la soirée. Il ne s’en serait d’ailleurs jamais caché : "J’ai toujours dit à mon entourage qu’il s’était passé quelque chose d’étrange et de bizarre sur ce match-là, que j’avais sans doute été drogué, car entre ma sortie d’après-match et mon réveil dans la chambre d’hôtel le lendemain, c’est le trou noir."
Mais selon lui, cet ex-cadre de la FFF a joué un rôle majeur lors de cette agression sexuelle : "Je suis sûr qu’il a passé une autre nuit avec moi, sans que j’en sois conscient. Je l’ai interrogé plus tard, il m’a affirmé avoir dormi chez quelqu’un d’autre."
Contacté par la rédaction de So Foot, l’ancien membre de la FFF a nié les faits.
"J’étais une anomalie dans le système"
D’après la victime, son homosexualité a été un gros problème au cours de sa carrière et lui aurait, à plusieurs reprises, donné des envies de suicide : "Le fait que j’assume mon homosexualité a vite représenté un problème dans le milieu de l’arbitrage. J’étais une anomalie dans le système." Mais ce qui aurait provoqué l’agression serait l’affaire des pirates informatiques de 2009. Les arbitres avaient la possibilité de voir les notes émises par les autres arbitres, un phénomène lourdement critiqué par Nicolas Pottier qui aurait eu de grosses conséquences : "Je pense que j’ai été violé par des arbitres ayant pensé que j’avais balancé."
Face à ces accusations, le syndicat des arbitres du football d’élite (SAFE) a déclaré dans un communiqué "prendre acte des suites que la FFF entend donner, y compris par voie de justice. […] Les faits, s’ils sont avérés, sont graves. Respectueux du principe de présomption d’innocence et des enquêtes en cours, le Safe veillera au traitement juste par les instances du football et des conclusions de ces enquêtes, lorsqu’elles seront rendues".