Dans un énième échange public de correspondance, Anne-Sophie Olmos, élue de la majorité municipale grenobloise et vice-présidente de la Métropole à la question de l’Eau, mène une nouvelle charge publique contre le président Christophe Ferrari, avec une violence redoublée. Annonçant au passage qu’elle ne démissionnera pas de ses fonctions, confirmant la stratégie d’Eric Piolle, définie le lendemain de son échec à imposer son candidat à la présidence, de miner la majorité métropolitaine de l’intérieur.
Alors que cette majorité (Verts/LFI/PS/PCF) se déchire sur le traitement du dossier de la pollution de la nappe phréatique de Grenoble - l’une des plus polluées de France - Anne-Sophie Olmos revient à l’origine du différend, à savoir l’élection de Christophe Ferrari contre Yann Mongaburu.
Le dossier de la pollution de l’eau devient ainsi une victime collatérale de la guerre des gauches.
Quelques jours auparavant, dans le Dauphiné Libéré, Yann Mongaburu avait mené en personne une attaque frontale contre les mêmes pour répondre aux nombreuses accusations dont il est l’objet, compte tenu de la dette colossale du syndicat des transports accumulée quand il le présidait, de son PDU (Plan de Déplacements Urbains) non financé et de son revirement sur le dossier du transport par câble qu’il avait engagé.
Compte tenu de l’organisation très centralisée de la majorité grenobloise, ces montées au créneau ne sont pas un hasard. Le pilonnage de Christophe Ferrari précède sa possible mise en cause par la justice pour l’éventuelle utilisation abusive de sa voiture de service.
Mais en parallèle un vice-président de la Métropole, co-président du groupe dans lequel Eric Piolle siège, Lionel Coiffard, est pointé du doigt dans une lettre pour des soupçons identiques. Les dénonciations se succèdent. Sachant qu’Eric Piolle lui-même a été condamné pour favoritisme et aura du mal à mettre en cause Christophe Ferrari pour d’éventuels démêlés avec la justice.
La double spirale du capharnaüm autant politique que judiciaire s’accélère. Elle s’est étendue à une autre partie de la gauche puisque deux exclus de la majorité Piolle, Pascal Clouaire, vice-président de la Métropole et Maxence Alloto, ex-adjoint au maire qui avaient formé un groupe commun, se séparent en s’accusant mutuellement "d’ego surdimensionné" et d’être motivé seulement par des "ambitions personnelles".
On voit mal comment les gauches grenobloises pourraient se ressaisir dans deux ans alors qu’un tel climat de haine et de règlements de comptes semble installé. D’autant que les électeurs meurtris par un tel spectacle auraient probablement du mal à croire en la rédemption de ses acteurs.