Car la majorité métropolitaine composée d’élus de gauche, Verts et LFI s’affronte de plus en plus durement sur le sujet.
Le dernier épisode est la mise en cause de la municipalité Piolle par Christophe Ferrari. Dans le Dauphiné Libéré, le président de la Métropole s’indigne : "j’ai appris que la Ville de Grenoble avait procédé en 2021 à un forage à proximité de la piscine Jean-Bron, pour voir s’il était possible de la remplir avec l’eau de la deuxième nappe et que l’Agence régionale de santé (ARS) avait répondu un non catégorique (...) La moindre des choses aurait été que Grenoble nous communique l’avis de l’ARS sur les tests à la piscine Jean-Bron".
En juillet 2021 au conseil municipal, l'adjoint d'Eric Piolle avait même assuré que le forage serait utilisé au "rafraichissement" des Grenoblois sans faire état de la pollution de l’eau.
L’affaire est embarrassante pour le maire écologiste dont la seule initiative depuis cette information selon laquelle la nappe phréatique de la ville contient des teneurs tétrachloroéthylène et trichloroéthylène largement dépassées a été de déposer une plainte formelle seulement en mars 2024.
Elle fragilise un peu plus l’élue grenobloise, la vice-présidente chargée de l'Eau, Anne-Sophie Olmos qui mène la guerre contre Christophe Ferrari.
La nouvelle charge de ce dernier répond aux multiples lettres ouvertes de sa vice-présidente le mettant en cause sur tous les plans et contestant sa légitimité politique du fait de son élection contre le candidat d’Eric Piolle.
La pollution de la nappe phréatique ne ressemble pas aux autres divergences entre les élus de la ville centre et de la Métropole qui s’affrontent sur le budget, les déplacements, le transport par câble, la gestion des arbres… Elle concerne la santé publique et les utilisateurs de la nappe phréatique attendent des réponses concrètes.
Le président du groupe d’opposition Alain Carignon a demandé la création d’une "commission spéciale d’enquête" afin de "reconstituer l’historique de ces pollutions, les décisions prises à chaque étape et les responsabilités de chacun". Dans sa lettre il relève "un désaccord majeur au sein de votre exécutif pour gérer ce problème, des retards à le prendre en mains et peut être des dysfonctionnements pour y faire face".
Même en refusant cette proposition, d’une façon ou d’une autre, la majorité métropolitaine ne pourra pas échapper à cet examen de conscience. La lumière devra être faite. La responsabilité du manque d’information des citoyens et des atermoiements éventuels devra être établie. On comprend la violence des postures quand on sait que ni Christophe Ferrari ni Eric Piolle ne peuvent arriver aux élections municipales avec une accusation de négligence sur la qualité de l’eau. La patate chaude n’a pas fini de changer de mains.