Sylvain Laval, président du SMMAG, avait qualifié de "posture médiatique" la revendication de gratuité des transports en communs réclamée par la municipalité grenobloise.
Pour rappel, en juin dernier, le compte administratif du budget 2023 de la Ville de Grenoble a révélé que sur les 1,1 million d'euros annoncés pour les mobilités, seuls 95 000 euros ont été dépensés, sans affectation directe à la gratuité ciblée des transports. Le président du SMMAG avait alors rappelé que cette initiative était solitaire et que l'autorité compétente pour les transports n'avait pas été associée.
En réponse, les élus grenoblois ont réitéré la promesse de rendre les transports gratuits pour les plus précaires d'ici l'automne. Cependant, ils n'ont fourni aucun détail sur la mise en œuvre concrète de cette mesure, indiquant simplement que "le dispositif sera précisé ces prochaines semaines".
Il semble désormais certain que l'organisation de cette gratuité ne se fera pas au niveau du SMMAG. Sylvain Laval a rappelé qu'une gratuité réservée à une partie spécifique de la population pourrait créer une distorsion entre les usagers. Le syndicat des mobilités, couvrant près de 100 communes, en serait affecté, alors que la mesure ne concernerait que Grenoble.
Si la municipalité va de l'avant seule, des complexités pour les usagers sont à prévoir. La mise en œuvre pourrait poser des défis, notamment en termes de coordination entre différentes zones tarifaires. Toute forme de gratuité étant financée par tous les contribuables en faveur de l'utilisation des transports pour environ 16 000 Grenoblois qui pourraient bénéficier de cette gratuité, correspondant aux 10% de la population les moins aisés.
Le budget prévu ne devrait pas suffire à couvrir les coûts pour tous les bénéficiaires potentiels. Un budget qui serait récurent.
Les affrontements et les critiques au sein de la majorité métropolitaine se poursuivent, alors que les modalités précises de la gratuité ciblée restent à définir. Les prochaines semaines seront cruciales pour juger de la faisabilité et de l'impact de cet engagement électoral promis depuis 2014 et non appliqué, dans un contexte où la fin du mandat se rapproche pour Eric Piolle.