Ce jour-là à Grenoble, la rafle de la caserne Bizanet entraînait l'arrestation de 353 juifs, dont la plupart ont été déportés à Auschwitz.
Mais la cérémonie a tourné court. La faute à Claus Habfast, conseiller municipal grenoblois et représentant d'Eric Piolle, qui a choqué de nombreux officiels lors de son discours, provoquant d'ailleurs le départ de certains participants outrés.
Et pour cause, l'élu d'origine allemande s'est lancé dans une tirade sur le conflit israélo-palestinien, se disant "profondément troublé" par l'héritage de la rafle Bizanet.
"Est-ce qu’une coalition d’extrême droite peut vraiment prétendre représenter seule un peuple universel et sa culture plusieurs fois millénaire ? Le droit d’existence d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif, n’est-il pas indissociable d’une société qui accueille également des non-juifs ?", a ainsi récité Claus Habfast, évoquant ensuite les "enfants morts à Gaza" qui "alimentent l'antisionisme et décomplexe davantage encore l'antisémitisme".
Un discours visiblement rédigé en accord avec d'autres élus de la majorité Piolle qui était, au mieux maladroit, et qui a donc poussé le président du Crif Eric Hattab à quitter les lieux, accompagné de la sénatrice Frédérique Puissat ou de la députée Camille Galliard-Minier.
"En mélangeant la Shoah et la tragédie actuelle du Proche-Orient, le représentant de la Mairie de Grenoble a brouillé le message et offensé la mémoire des victimes, a fustigé le Crif dans un communiqué. Pire encore, ce discours hors-sujet et sélectif a passé sous silence les actes terroristes commis par le Hamas le 7 octobre 2023 et les otages israéliens encore retenus à Gaza dans des conditions inhumaines. Cette partialité ajoute l’injustice à l’inconvenance".
La mairie de Grenoble n'a pas encore réagi.
"Nous demandons au maire de Grenoble qu’il s’assure que de tels dérapages ne se reproduisent plus.
Afin d’en avoir l’assurance, le Crif Grenoble-Dauphiné exige que monsieur Claus Habfast ne prononce plus aucun discours au nom de la mairie de Grenoble lors de commémorations officielles en lien avec les persécutions subies par la communauté juive", conclut le Crif.