Liquidée en juin dernier, la salle de spectacles du parc Paul-Mistral à Grenoble avait été reprise par le collectif citoyen L'Autre Asso, préféré au projet de La Belle Electrique par le mandataire judiciaire.
Mais voilà que le dossier tombe déjà à l'eau. La faute à une cohabitation impossible entre les repreneurs et les squatteurs, installés dans les locaux de la Bobine depuis la manifestation Bloquons Tout du 18 septembre.
Sur Instagram, une première publication jeudi dernier a d'abord provoqué un tollé puisque la nouvelle équipe proposait de choisir entre la fin de leurs ambitions pour la salle ou bien "déloger" les squatteurs pour faire "perdurer la culture alternative". Or, ce terme de "déloger" s'entend davantage du côté des préfectures que des lieux de culture.
D'où la suppression dudit post "maladroit", puis une nouvelle publication actant l'arrêt du rêve des citoyens engagés : "Depuis le début, nous avons cherché à construire un projet collectif, ouvert et fidèle à nos valeurs. Mais nous n'avons pas réussi à inspirer la confiance autour de nous. (…) Nous préférons renoncer plutôt que d'agir à l'encontre de nos convictions".
Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont unanimement ravis de voir L'Autre Asso jeter l'éponger pour laisser la Bobine rester un squat : "Comment on peut parler d'une idée "mal amenée" alors que vous proposiez clairement de faire expulser les occupants de la bobine ?? Vos "valeurs" ne sont pas les nôtres, pour que la bobine soit ouverte à tous il ne faut pas qu'elle soit reprise par des entrepreneurs. honte à vous encore une fois d'avoir voulu mettre dehors les personnes en partie précaires qui logent à la bobine occupée. Pas de merci pour vous, seulement un "bon vent"", écrit un internaute. "Tout blâmer sur une "comm maladroite" et la faute à l’occupation, alors que vous n’aviez ni argent suffisant, ni projet réel, ni compréhension du territoire, ni respect pour l’ancienne asso", répond un autre.
L'Autre Asso avait prévu d'organiser les premiers concerts dès janvier prochain, et devait trouver 179 000 euros d'ici au 15 novembre, en complément des 21 000 euros déjà obtenus, pour valider son offre auprès du tribunal grenoblois. Autant dire qu'au-delà des tensions avec les squatteurs, l'absence de mobilisation et de générosité est probablement un important facteur dans la décision prise par les repreneurs de la Bobine.
