Safran : la sortie de Laurence Ruffin crispe la gauche à Grenoble

Safran : la sortie de Laurence Ruffin crispe la gauche à Grenoble
Safran : la sortie de Laurence Ruffin crispe la gauche à Grenoble - DR

De Rennes à Grenoble, il n'y a qu'un pas que la gauche a franchi.

L'annonce d'Olivier Andries, PDG de Safran, devant une commission de l’Assemblée Nationale selon laquelle son groupe n’investirait plus dans une ville gérée par les écologistes a fait polémique... à Grenoble.

 

Créant 500 emplois à Rennes, ayant répondu aux critères environnementaux imposés, reçu le soutien de la maire PS, choisi la France pour un investissement stratégique en participant à la réindustrialisation réclamée par tous, l’entreprise a pourtant été prise à partie par les Ecologistes.

 

La candidate potentielle pour ce parti à la succession d’Eric Piolle à Grenoble  Laurence Ruffin, sœur de François Ruffin a saisi cette opportunité pour sortir du bois et exprimer son soutien à ses amis de Rennes, estimant que le patron de Safran, qui ne voulait plus s’installer là ou "il est accueilli par des tomates", "posait un problème démocratique" selon elle.

 

Cette sortie osée a été diversement accueillie dans une Métropole où les écologistes s’opposent à toutes les aides au secteur des technologies, pourtant fleuron du territoire.

 

Même du coté socialiste on a grincé des dents. Romain Gentil, conseiller municipal de ce groupe à Grenoble a demandé : "Quelle est notre position collective sur l’accueil d’activités industrielles stratégiques qui posent des défis environnementaux réels mais sont essentielles à notre souveraineté technologique, énergétique ou militaire ? On ne peut pas esquiver. C’est là que nos responsabilités commencent".

 

De son côté Alain Carignon (LR), le leader de l’opposition a enfoncé le clou : "En soutenant les attaques des activistes verts contre Safran à Rennes, Laurence Ruffin confirme que la continuité qu’elle incarne prolongerait la fracture qui oppose notre écosystème local d’enseignement, recherche et activité économique avec son environnement politique."

 

Rapprochant les profils et les propos d’Eric Piolle et de Laurence Ruffin sur l’économie, l'ancien maire de Grenoble estime que "la déclaration de Laurence Ruffin doit alerter tous ceux qui sont sensibles au développement et à l’image de notre métropole : 6 ans supplémentaires de cet immobilisme et de cette hostilité à toute vie économique seraient catastrophiques en particulier pour les quartiers abandonnés à la précarité, qui ont un besoin impératif de perspectives d’emplois."

 

En épousant une polémique discutable et en choisissant un positionnement extrême, celle qui est la candidate probablement choisie par Eric Piolle pour 2026 ouvre sa campagne en affichant en effet plus de continuité que de changement dans le positionnement municipal.  Pas certain qu’il corresponde à l’attente des Grenoblois, y compris dans son propre camp.