Sondage exclusif : Eric Piolle a donné une mauvaise image de Grenoble, Alain Carignon seul opposant crédible pour 2026 ?

Sondage exclusif : Eric Piolle a donné une mauvaise image de Grenoble, Alain Carignon seul opposant crédible pour 2026 ?
Sondage exclusif : Eric Piolle a donné une mauvaise image de Grenoble, Alain Carignon seul opposant crédible pour 2026 ? - DR

Ce jeudi, les rédactions d'Alpes 1 Grenoble et GrenobleMag publient un sondage exclusif réalisé par Ipsos/CESI Ecole d'ingénieurs, sur le climat local à Grenoble à moins d'un an des élections municipales.

Cette enquête, réalisée par téléphone du 2 au 16 mai, auprès de 705 habitants de Grenoble, montre que les habitants semblent prêts à tourner la page après 12 ans d'Eric Piolle.

Car si 72% des Grenoblois sont satisfaits de la qualité de vie dans la ville (57% de qualité de vie "plutôt bonne" et 15% de "très bonne"), ils sont 55% à trouver qu’elle s'est détériorée depuis 10 ans, et seulement 16% à estimer qu'elle s'est au contraire améliorée.

Un Grenoblois sur deux est également mécontent de l'action d'Eric Piolle (50% satisfaits, 49% de mécontents). Et un vent de renouveau pourrait souffler sur la capitale des Alpes.

Car 54% des habitants de Grenoble estiment que l'action de la municipalité depuis 2014 a eu un impact négatif sur l'image de la ville ailleurs en France.

Fusillades à répétition, polémiques diverses, accusations d'islamogauchisme, Grenoble n'a en effet pas manqué d'occasions d'être présentée comme l'exemple-type de la gestion écologiste approximative d'une grande ville. Sur ce point, la surprise est double : Eric Piolle a voulu booster son rôle national par sa fonction de maire. Or les premiers concernés, les Grenoblois, considèrent qu’Éric Piolle a altéré l’image de la ville. C’est un jugement qui va compter car les Grenoblois sont historiquement très attachés à cette réputation au-delà de leurs frontières.

Et face à ce constat, 68% des sondés appellent de leur vœu à un changement en profondeur de l'action municipale dans les prochaines années.

Un bilan contrasté

Le maire écologiste sortant peut toutefois compter sur l'appui de 61% des moins de 35 ans et celui de 71% des personnes arrivées à Grenoble depuis moins de 5 ans. A contrario, les 60 ans et plus sont 64% à être mécontents. Une donnée similaire au taux de mécontents chez les habitants de Grenoble installés depuis plus de 20 ans (63%).

Sans surprise, la sécurité est le gros point faible de l'action municipale d'Eric Piolle, avec 71% de mécontents. Mais le stationnement arrive très vite en deuxième position, avec 66% de Grenoblois pas du tout convaincus par les actions de la Ville. Suivent la propreté (57% de mécontents), la gestion des finances (50%) et la circulation (50%).

Au rayon des actions plébiscitées, on retrouve les espaces nature en ville (74% d'opinions favorables), la culture (74%) ainsi que le travail effectué sur l'éducation et les crèches (68%).

Et l'an prochain ?

Eric Piolle a annoncé ne pas se représenter en 2026. Chez les Verts, on ne fait pas plus de deux mandats, et il convient ensuite de laisser la place à un candidat du sexe opposé. Un Grenoblois sur deux dit être au courant que l'édile ne briguera pas la mairie l'an prochain.

Et si Laurence Ruffin pourrait être adoubée pour prendre la relève, elle fait déjà face à un problème de taille : 56% des habitants sont contre l'idée de voir l'exécutif actuel être reconduit en l'état.

Mais alors qui pour challenger la gauche à Grenoble ? Au petit jeu de la notoriété, seul l'ancien maire Alain Carignon (61% de notoriété) et l'ex-députée Emilie Chalas (39%) apparaissent comme des acteurs de premier plan. Seulement 12% des Grenoblois affirment connaître Laurence Ruffin, au même titre que Nathalie Béranger (LR). Preuve qu'Eric Piolle a échoué à faire émerger des personnalités à ses côtés depuis 11 ans.

Pour un scrutin municipal, le pourcentage de notoriété est décisif car l’électorat ne vote pas pour un candidat qu’il ne connait pas. Alain Carignon arrive également en tête sur l’appréciation de "ferait un bon maire pour les prochaines années". Le niveau d’appréciations différentes est tout naturellement plus élevé puisqu’il est le plus connu, donc susceptible de cristalliser des oppositions plus vives, un phénomène classique.

Les autres potentiels candidats, trop méconnus du grand public, peinent à convaincre. Emilie Chalas récolte 17% d'opinions favorables quant à un destin de maire de Grenoble, Nathalie Béranger (12%), Laurence Ruffin (10%), Hervé Gerbi (8%), Stéphane Gemmani (8%), Amandine Germain (6%), Lucille Lheureux (5%), Pierre-Edouard Cardinal (4%), Pascal Clouaire (4%), Margot Belair (4%), Alan Confesson (4%), Hakima Necib (3%) et Romain Gentil (2%).

En conclusion, la municipalité Piolle est en proie à une forte érosion. L’opposition a des espaces à conquérir pour faire vivre une alternance. Les défis de la majorité sortante et ceux de l’opposition sont particulièrement différents.

Pour la municipalité sortante, il faut installer un nouveau visage qui soit capable de faire vivre un projet différent du bilan d’Éric Piolle car son bilan ne peut servir de tremplin pour un nouveau mandat.

Pour l’opposition, le défi est celui de l’union autour du leader qui se détache et sa capacité collective à faire vivre un projet de nature à séduire les nouveaux habitants au moment où le socle des anciens habitants lui parait acquis

De belles manœuvres ouvertes en perspective dans les prochaines semaines avant le lancement de la campagne à la rentrée.