Et il l'a fait savoir au festival Bien l'Bourgeon, à qui il vient de sucrer sa subvention de 4000 euros. Cela fait suite à l'annonce de la venue comme tête d'affiche du rappeur Médine, qui doit se produire le 31 mai à Gresse-en-Vercors durant l'évènement qui se déroulait ces dernières années à Saint-Geoire-en-Valdaine.
Pour l'association Mix'Arts, organisatrice du festival, cette décision du Département est incompréhensible : "Cet artiste n’a jamais été condamné. Cette décision inattendue et que nous ne comprenons pas nous interroge profondément sur le rôle d’une collectivité. Est-ce à elle de s'immiscer dans une programmation artistique ? Cette décision constitue en effet une remise en cause des libertés de création et de programmation artistiques, pourtant protégées par la loi relative à la liberté de création de 2016 et par les droits culturels reconnus dans notre République", écrit-elle dans une lettre ouverte destinée à la collectivité présidée par Jean-Pierre Barbier.
Un seul élu départemental a voté contre cette fermeture du robinet. L'opposant Pierre-Didier Tchétché Apéa regrette que la gauche se soit prononcée pour, avant de faire machine arrière a posteriori pour les écologistes. "Cette nouvelle attaque contre une expression artistique constitue non seulement un abus de pouvoir, mais aussi une aggravation de l’islamophobie d’État. La droite départementale n’a jamais inscrit la lutte contre le racisme, l’antisémitisme ou l’islamophobie dans son action. Pour preuve, elle compte dans ses rangs le conseiller Gérard Dézempte — condamné pour injures racistes — et Julien Polat, vice-président en charge des finances, qui a, lors des dernières élections présidentielles, parrainé Éric Zemmour malgré sa condamnation pour provocation à la haine raciale", écrit-il dans un communiqué.
Quel avenir pour le festival Bien l'Bourgeon ? "La perte de cette subvention constitue un coup dur pour notre structure. (…) Cette décision pénalise un territoire, ses habitants, un festival, une association et la vitalité démocratique de notre société", indique Mix'Arts, qui sollicite un rendez-vous avec les élus du Département de l'Isère.
